Qu'est-ce qu'une science ?
Pour répondre à cette question, le philosophe Karl Popper a introduit dans les années trente le concept de critère de démarcation. Selon lui, une science doit être potentiellement réfutable et se démarque par là des doctrines "affligées d’invulnérabilité" qui sont renvoyées à la métaphysique. Au delà de cette tradition démarcationniste axée sur la notion de critère et reconnue maintenant impraticable, la philosophie reste traversée par une pensée démarcative souvent tacite qui se traduit par une interrogation insistante : "Est-ce une science ou non ?".
La première partie de cet essai étudie différentes manières d'aborder le concept positiviste de démarcation; selon Popper bien sûr, mais également à travers les thèses de l’empirisme logique et les travaux de Kuhn, Habermas, Lakatos et Feyerabend.
L'auteur introduit ensuite la méthode figurative d’exploration des marges de paradigmes qui conduit à l’étude détaillée d’un certain nombre de situations démarcatives empruntées à la fois aux sciences (mathématiques, cosmologie, théorie des systèmes, etc.) et à certains domaines non scientifiques (dialectique de la nature, arithmologie pythagoricienne, astrologie antique). Il suggère enfin une voie de réflexion qui permette de substituer la notion informelle de consistance rationnelle, fondée sur un principe de non contradiction épistémique, à celle de démarcation qui relève d’une sorte de tiers exclu épistémologique quasi-formel.
L’approche rationaliste développée dans cet essai permet de comprendre, sans y souscrire, l’attirance du projet positiviste inhérent à la pensée démarcative.
P.P.
© Aubin éditeur, 1996
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La consistance rationnelle
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